Des nanocapteurs pour détecter le cancer plus rapidement

Le cancer provoque des mutations dans l’ADN cellulaire. Des scientifiques de l’Université de Fribourg ont développé des nanocapteurs permettant une détection plus rapide et moins coûteuse de ces mutations.

Un technicien en analyses biomédicales observe au microscope des cellules afin de détecter d'éventuelles anomalies © KEYSTONE/Gaetan Bally

L'altération de l'ADN des cellules est une étape essentielle de l'apparition et de la progression du cancer. Une biopsie liquide permet de déceler ces mutations dans le sang et dans les tissus ainsi que de fournir des informations sur le type de cancer, son degré de malignité et, surtout, sur sa sensibilité ou sa résistance à certains médicaments.

Ces analyses nécessitant des équipements spécifiques et du personnel spécialisé, ce qui explique qu’elles soient coûteuses et chronophages, a indiqué jeudi l'Unifr dans un communiqué.

Solution rapide et bon marché

Pour résoudre ce problème, Samet Kocabey, chercheur dans l'équipe du professeur Curzio Rüegg, a conçu des nanocapteurs capables de détecter des mutations du code génétique à de très faibles concentrations.

"Ces capteurs génèrent alors un signal fluorescent qui peut facilement être traité par un cytomètre de flux, un instrument que l’on trouve dans la plupart des hôpitaux et des laboratoires de diagnostic", explique Samet Kocabey, cité dans le communiqué. L'analyse peut être réalisée en une journée - contre 3 à 5 jours avec les méthodes actuelles - et à moindre coût.

Ces résultats, publiés dans la revue Biosensors and Bioelectronics, simplifient la détection de l'ADN/ARN muté, la rendant ainsi accessible à un plus grand nombre de laboratoires. En outre, les nouveaux capteurs peuvent être utilisés pour détecter de l'ARN non muté, ce qui élargit leur application à la recherche biomédicale moléculaire.

Finalement, ils peuvent ouvrir la voie au développement de tests cliniques rapides, simples et peu coûteux pour la détection de mutations cancéreuses sur des tissus tumoraux et des échantillons de sang dans un plus grand nombre d'hôpitaux et de laboratoires. Cette découverte fait l’objet d’un brevet, note encore l'Unifr.

ATS
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